Catherine Richero
raconte comment et quand est apparue la Madonne
Tout a commencé le 4 octobre 1949. J'avais 9 ans et j'étais entrain de jouer dans mon quartier de Bergalla (Balestrino) en compagnie de ma petite soeur Marie et Louis, un camarade sourd muet de dix ans. Tout d'un coup nous avons vu voler sur les maisons un personnage (un ange?) vêtu d'or et brûlant de lumière. il était suivi par de nombreuses hirondelles et il s'est dirigé vers le mont de la croix. La vision a durée quelques secondes, puis tout a disparu.
Nous avons été tellement effrayé, que Louis a couru chez sa mère, et à sa façon, il lui a tout raconté. Elle est sorti de la maison, et a voulu savoir exactement ce qui était arrivé.
Le jour d'après, le 5 octobre, comme tous les après-midi, je suis allée faire paître les chèvres dans une châtaigneraie, pas très loin d'où j'habitais. Il était presque 18 heures et j'étais en compagnie de ma petite soeur Georgette et de Marie, la soeur de Louis le sourd muet.
Dans ce bois, il y avait un figuier avec des fruits mûrs qui nous attiraient beaucoup, et que nous avons décidé de cueillir. Georgette et Marie, plus agiles et expertes que moi, sont montées sur l'arbre, elles cueillaient les fruits et me les jetaient; pendant que j'étais occupé à les faire tomber dans le tablier, j'ai été éblouie par une lumière très forte, qui m'a entourée tellement de toute part, que je n'arrivais pas à voir quoi que ce soit autour de moi, puis tout de suite dans la lumière, j'ai vu une très belle personne. J'ai pris peur car j'avais l'intuition que cela ne pouvait pas être une personne de ce monde, mais elle m'a sourit avec une telle douceur et gratitude, que je me suis rassurée.
Elle était habillée avec une longue tunique rose, et sur la tunique un manteau bleu. Elle avait une couronne d'or sur la tête et le chapelet lui pendait du bras. J'ai compris que je n'étais pas entrain de rêver quand j'ai entendu qu'elle me parlait et me disait: "Prie beaucoup, je reviendrai dans cinq mois".
C'était fini, mais j'étais heureuse, je ne réussirai jamais à dire combien j'étais heureuse.
Georgette et Marie qui depuis l'arbre m'avaient vue transformée, sont descendue à terre et m'ont bombardée de questions: qu'est qui est arrivé? qu'est ce que tu as vu? Tu t'es sentie mal ?... J'étais frustrée car elles n'avaient rien vu.
Quand je suis revenue à la maison, j'ai tout raconté à mes parents, qui ont été effrayés et aussi assez incrédules. Eux aussi m'ont posés beaucoup de questions, mais uniquement les premiers jours, puis nous n'avons plus parlé de quoi que ce soit. Je me suis sentie comme suffoquer, j'aurai voulu raconter à tout le monde ma joie, mais je n'y arrivais pas.
Entre temps les jours passaient; j'avais perdu le compte des mois. Je pensais: si elle m'a dit qu'elle reviendrait, quand cinq mois se seraient écoulés, elle viendra. Le 5 mars 1950 Marie, ma cousine qui avait 25 ans, m'emmena faire paître les chèvres au fond du vallon, dans un près nommé "Boggia". De cet endroit, il est impossible de voir le mont de la croix, d'où était apparue la belle dame qui m'avait dit de prier et qui pour moi était sûrement la Madonne.